Mon métier consistait normalement d'aller en planète en planète afin de récupérer de la marchandise pour la passer et la revendre en quelque sorte à d'autres clients. Mais il y avait ces jours où j'avais affaire avec des clients que l'on pourrait considérer comme... Particulier ? En effet, aujourd'hui j'allais devoir oublier ce que je transportais pour me concentrer sur une toute autre tâche : celle d'aider une personne que j'acceptais comme étant une amie afin qu'elle puisse rejoindre un autre milieu pour une raison d'origine inconnue. Je me souviens encore de ce jour où elle est venue se réfugier dans mon vaisseau par un pur hasard afin d'échapper à d'horribles personnages avant que je me fasse la raison que je devais l'aider. Quand on a vécu une existence comme la mienne, on ne peut aucunement rester de marbre face aux situations délicates qui se passent autour de nous. De ces autres personnes qui ont à subir le courroux de leur destin misérable... Et si la prétendue Athropos ne semblait pas pauvre en apparence, il n'empêche qu'elle semble tout aussi traquée que moi, bien que la cause ne doit point être la même... Ou peut-être que si ? En réalité, je n'en savais rien. Tout ce que je savais sur elle, c'était son nom et encore, je n'étais pas totalement assuré de la véritable identité de cette parfaite inconnue. Rien ne m'indiquait qu'elle disait vraie... Sa vie de fuyard aurait dû également me pousser à m'interroger d'avantages quant à la personnalité du drôle de personnage et pourtant ce ne fut aucunement le cas. Dès qu'elle m'appelle, j'accours comme si ma propre vie pourrait être en danger également. Par peur de se sentir coupable aussi, si des fois elle venait à se faire rattraper... Et puis c'est devenu rapidement une sorte de quotidien dont j'ai fini par m'habituer, jonglant entre ma véritable profession et les aides que je lui offre. Magnifique soutient, n'est-ce pas ? J'avoue en être particulièrement fier. De la pauvre victime, je suis devenu le sauveur que je rêvais d'être en si peu de temps. Un faux mauvais garçon qui possède une réputation de criminel, mais qui n'est aucunement le cas alors que je passe la plupart de mon temps à travailler sans pour autant faire des dégâts... Comme je le dis toujours, je ne suis qu'un honorable contrebandier qui ne vit que de son job et qui n'a jamais osé arracher la vie d'un autre individu, même lorsque la mienne en dépendait. Peut-être qu'un jour, je serais contraint de le faire, mais tant qu'il m'est possible de sauvegarder l'existence plutôt que de l’anéantir, alors je n'en ferais rien.

À bord de mon vaisseau dont la porte reste ouverte, je regarde l'heure tranquillement et patiente en attendant donc que la demoiselle ne daigne à se pointer. Je suis arrivé un peu à l'avance, aussi je profite de ce laps de temps pour fermer les yeux et me reposer avant de repartir. Il pourrait être long comme il pourrait être rapide, tout dépendra en réalité de l'endroit où l'on devra se rendre et des obstacles que l'on pourrait rencontrer durant la route, mais il y a de fortes chances que l'on ne tombe sur aucune difficulté... Du moins je l'espère ! Trêve de bavardage. J'entends des talons claquer sur le sol métallique, je devine tout de suite à qui appartient ce son si familier. Athropos vient de rentrer. Je me lève donc pour aller la saluer de mon sourire amical habituel qui s'affiche de plus en plus au fil du temps alors que jadis, je préférais encore m'occuper de mes problèmes avant celui des autres... « - Bonjour ! » fis-je donc. « - Ça va ? » demandais-je plus par politesse que réelle curiosité. En réalité, d'autres questionnements fusèrent déjà dans mon esprit. Athropos était quelqu'un dont on pouvait aisément faire confiance même si je la connaissais autant que je connaîtrais un simple passant dans la rue... Je me disais que, le fait de devoir avoir de l'assurance déjà dans mon métier devait également jouer avec mes relations en général... Néanmoins, c'était bien la première fois que j'acceptais aussi aisément la présence d'une autre personne outre un collègue à bord de ce vaisseau qui n'était pas vraiment le miens. Si j'avais peur que le vol finisse par me retomber dessus ? Constamment. Mon ancien maître avait déjà envoyé des chasseurs de primes pour me récupérer alors vous vous doutez bien que dorénavant, je faisais un minimum gaffe... Vraiment un minimum... Quelques minutes plus tard, nous décollions et je prenais une nouvelle fois la parole. « - Dites-moi... Depuis le temps, on devrait essayer de se connaître un minimum, non ? Parlez-moi un peu de vous... » Voilà. C'était dit. Je désirais réellement faire connaissance avec la jeune femme et qui sait, certainement me faire une nouvelle alliée ?